L'Union européenne s'engage à réduire sa consommation d'énergie finale de 12% d'ici 2030
Les négociateurs des États-membres et du Parlement européen ont conclu un accord sur l'efficacité énergétique qui vise à réduire d'au moins 12% la consommation d'énergie finale de l'Union européenne d'ici 2030.
Un accord vient d'être conclu entre les négociateurs des États-membres et du Parlement européen sur l'efficacité énergétique. Cette décision implique une réduction d'au moins 12% de la consommation d'énergie finale de l'Union européenne d'ici 2030, avec des répercussions importantes sur les rénovations de bâtiments et les réseaux urbains de chauffage et de refroidissement, entre autres.
Une étape majeure dans la transition énergétique
L'Union européenne souhaite poursuivre sa transition énergétique et sa décarbonation, et pour y parvenir, les négociateurs des États-membres, réunis au sein du Conseil européen, et du Parlement européen ont conclu un accord le vendredi 10 mars 2023. Selon cet accord, la consommation d'énergie finale de l'Union européenne devra être réduite d'au moins 11,7% d'ici 2030.
Proposé en juillet 2021 par la Commission européenne dans le cadre du Pacte vert, qui vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Vieux Continent d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990, le texte a été élaboré dans le cadre de l'initiative "Fit for 55". Il s'inscrit également dans la continuité du plan de transition énergétique RePower EU, adopté après le conflit entre la Russie et l'Ukraine. L'objectif ultime étant d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Actuellement, Bruxelles ne fixe que des objectifs indicatifs pour chaque pays. Toutefois, afin de garantir que les États-membres respectent leur contribution à l'objectif contraignant de l'Union européenne, un mécanisme rigoureux de suivi et d'application sera mis en place, selon un communiqué du Parlement européen relayé par l'AFP. Cette décision aura des implications significatives dans tous les secteurs d'activité, notamment les rénovations de bâtiments, les industries plus vertueuses et les transports décarbonés.
L'UE fixe un objectif contraignant de consommation d'énergie pour la première fois
Frans Timmermans, vice-président exécutif pour le Green Deal européen, a réagi en soulignant que cette directive révisée constitue une étape importante pour faire de l'efficacité énergétique un élément encore plus systémique de notre société.
Bien que l'exigence retenue ait été relevée par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne, qui était de 9%, elle demeure inférieure aux 14,5% de réduction exigés par les parlementaires européens pour tenir compte de la crise énergétique causée par le conflit en Ukraine et réduire la dépendance aux importations d'hydrocarbures.
Cette décision aura des répercussions sur tous les secteurs, de la construction aux transports en passant par l'industrie, et est essentielle pour atteindre les objectifs ambitieux de l'Union européenne en matière de transition énergétique.
Niels Fuglsang, eurodéputé socialiste et rapporteur du texte, a salué une grande victoire pour le climat avec l'objectif contraignant de consommation d'énergie pour la première fois établi. Les Vingt-Sept seront ainsi tenus de réduire leur consommation finale d'énergie d'environ 1,5% par an en moyenne de 2024 à 2030, par rapport à la trajectoire prévue dans le scénario de 2020. Toutefois, leurs efforts devront s'accélérer progressivement pour atteindre des économies d'énergie annuelles de 1,9% à la fin de 2030, contre 0,8% actuellement.
Cette mesure est un instrument important pour stimuler les économies d'énergie dans les secteurs d'utilisation finale tels que les bâtiments, l'industrie et les transports, a confirmé un communiqué de la Commission européenne.
Rénovation des bâtiments publics : un objectif de 3% par an
Dans le secteur du bâtiment, l'accord européen stipule que les États devront rénover chaque année au moins 3% de la surface totale des bâtiments publics. Cette obligation s'appliquera non seulement au niveau national, mais également aux niveaux régional et local, afin d'éliminer efficacement les pertes d'énergie et les émissions de carbone. Toutefois, contrairement à la demande des parlementaires, les logements sociaux auront la possibilité de ne pas respecter cet objectif.
Le texte prévoit également d'améliorer les systèmes de chauffage et de refroidissement dans les villes comptant plus de 45 000 habitants. Des exigences minimales seront progressivement mises en place pour garantir un approvisionnement en chauffage et en refroidissement urbains entièrement décarboné d'ici 2050. De plus, le texte consacre l'interdiction des subventions pour l'alimentation en gaz des nouvelles infrastructures ou des rénovations majeures liées au chauffage urbain après 2030.
Selon la Commission, le soutien aux nouvelles unités de cogénération à haute performance énergétique utilisant du gaz naturel et reliées aux réseaux de chauffage urbain restera possible jusqu'à 2030. Toutefois, pour les nouvelles capacités de production de chaleur dans ces systèmes, toute autre utilisation de combustibles fossiles sera interdite après cette date.
Lutter contre la précarité énergétique et à aider les personnes vulnérables
Dans le secteur du logement, il est nécessaire de renforcer les financements pour encourager davantage d'investissements en faveur de l'efficacité énergétique. Les pays de l'UE sont chargés de mettre en place des programmes de financement innovants, ainsi que des offres de prêts verts larges et accessibles à tous, tout en rendant compte du volume des investissements réalisés dans ce domaine.
La directive révisée innove également en intégrant la toute première définition européenne de la précarité énergétique. Les Vingt-Sept sont ainsi tenus de mettre en place des mesures prioritaires pour améliorer l'efficacité énergétique auprès des personnes touchées par la précarité énergétique, des usagers vulnérables, des ménages à faibles revenus et, le cas échéant, des personnes vivant dans des logements sociaux, annonce le communiqué de la Commission.
L'accent devrait être mis sur la lutte contre la précarité énergétique mais aussi sur l'autonomisation des particuliers. Cela nécessitera la création de guichets uniques pour l'assistance technique et financière, ainsi que de mécanismes extrajudiciaires de règlement des différends.
En conclusion, l'accord conclu entre les États-membres et le Parlement européen pour réduire de 12% la consommation d'énergie finale de l'UE d'ici 2030 est une étape cruciale pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. L'UE montre ainsi la voie à suivre pour un avenir plus vert et plus durable.