Le surcoût engendré par la RE2020 devrait disparaitre à terme
Une augmentation des coûts moindre que ce que redoute la profession
L’Union des économistes de la construction (Untec) a présenté le 2 septembre ses projections concernant l’augmentation des coûts de la construction liée à l’application depuis janvier de la RE 2020. Malgré une conjoncture économique et géopolitique délétère, l'application de la nouvelle réglementation environnementale ne devrait pas, selon eux, être à l’origine d’une flambée des coûts.
La bonne nouvelle est que leur étude sur 10 ans montre que la RE 2020 ne devrait pas produire d’explosion des coûts de construction qui resteraient selon plusieurs scenarii cantonnés entre - 0,5 % et 4 % hors inflation.
La filière du bâtiment dans son ensemble est inquiète et craint une hausse subite de ces coûts. L’Untec a mené une étude détaillée de l’impact de ces nouvelles directives réglementaires sur les coûts de construction des bâtiments neufs et notamment des logements collectifs pour tenter de rassurer la profession.
Dans cette étude, les impacts des différentes étapes de la montée en puissance de la RE 2020 entre 2022 et 2031 ont été pris en compte.
Une légère hausse lors des différentes étapes de la RE 2020
Les nouvelles règles et procédés de construction et les nouveaux matériaux et équipements entraînent des conséquences immédiates. Ils imposent entre autres choses des changements qui font craindre aux professionnels du BTP une forte augmentation des coûts de construction.
L’Untec indique que cette augmentation, certes réelle, ne doit néanmoins pas être surestimée. Selon les calculs de l’organisme, en 2022, il n’y a eu quasiment aucun impact. Le président de l’Untec, Franck Dessemon, indique cependant s’attendre à un léger sursaut des coûts lors du passage aux différentes étapes de la RE 2020 en 2025, 2028 et 2031.
Ainsi, l'Untec estime qu’un bâtiment collectif construit en conformité avec les seuils de 2028 induirait un surcoût de construction de 7 %, bien inférieur à l’estimation du Cerema qui l’établissait à 9 %.
En effet, afin d’améliorer l’approche économique des projets comme cela avait été le cas pour la RT 2012, les économistes de l’Untec ont intégré dans leurs projections :
- L’effet d'apprentissage,
- La capacité des professionnels à s’adapter à la nouvelle réglementation.
Cet effet d’apprentissage avait été observé dans l’étude d’environ quarante projets pour un total de 1600 logements en France métropolitaine lors de la mise en œuvre de la RT 2012. La mise en place de cette nouvelle réglementation avait alors induit une montée en compétences des opérateurs permettant la compensation partielle de son impact économique.